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HUMEURS DES CHAPRAIS
15 novembre 2014

L'armistice du 11 novembre 1918, à Besançon, d'après le Petit Comtois (suite)

petit comtois 12 11 18 armistice à BPoursuivons l'étude du numéro du Petit Comtois du 12 novembre 1918;(voir billet daté du 11 novembre 2014). Sous le titre "l'armistice à Besançon", voici ce que l'on peut lire...

"Ce fut, hier, une journée inoubliable. Depuis la ville on attendait impatiemment les communiqués officiels annonçant l'armistice. C'était en même temps la foire de la Saint-Martin la plus importante de l'année et la population de la ville se trouva ainsi doublée pour fêter au moment opportun la fin des hostilités et pour donner à nos rues une animation inaccoutumée. Il y a 4 ans, le 1er août 1914, à 4h de l'après-midi, dans une atmosphère de fièvre, le canon tonnait du haut de la citadelle annonçant la mobilisation et les cloches, à toute volée, appelaient les hommes valides aux armes.

morts 14-18

Hier soir, dans un enthousiasme indescriptible, dans une atmosphère non moins fievreuse, le canon s'est de nouveau fait entendre et les cloches ont sonné. Tous, les uns et les autres chantaient la même chose.

En 1914 lorsque retentit le premier coup de canon, la foule qui attendait anxieuse, sur la place du Quatre Septembre, poussa un long cri : "Vive la France!".

Hier, à 4h1/2, une foule immense attendait, impatiente sur la place du Quatre Septembre. les rues étaient noires de monde. Aucun avis officiel n'avait été publié mais chacun savait que nos armées étaient victorieuses et que l'armistice était signé. Partout flottaient joyeusement les drapeaux. Cette décoration de la ville se fit avec une rapidité inconcevable.

monument aux morts 14-18 en mémoire 1531 bisontins tués

A 8h du matin, c'était encore le calme de la vie ordinaire; à midi, la ville avait pris un de ces airs de fête que l'on constate quelques fois les jours de fête nationale. En quelques heures les drapeaux étaient déroulés et de toutes parts, une foule immense se répandait dans la ville.

A l'hôtel de ville, quand on pavoisa, ce fut un soldat américain de la "military police" qui sollicita l'honneur de placer lui-même sur la façade du bâtiment le drapeau des Etats-Unis.

monument aux morts

A 4h la circulation était devenue à peu près impossible dans les principales artères de la ville. Des groupes de jeunes gens, des étudiants, des soldats, des jeunes filles en monôme passaient précédés d'une sommaire musique : c'étaient un accordéon, un tambour, quelques fois, un clairon. La foule, sans protestations, leur ouvrait un passage. Des groupes chantaient la Marseillaise et les spectateurs fleurissaient leur boutonnière de petits drapeaux aux couleurs françaises ou alliées.

A 4h1/2 retentit le premier coup de canon. Il est suivi d'une salve que la foule accueille avec des hourras enthousiastes. Tous les forts de la garnison répondent et quelques minutes après le canon tonne "joyeusement" dans toutes les directions.

Sur la place, on crie, on rit, on chante. C'est la victoire! C'est la paix!

Belle et inoubliable manifestation patriotique où s'est plus que jamais révélé le caractère français qui sut faire confiance à son armée et qui recueille aujourd'hui la récompense des sacrifices auxquels il a volontairement souscrits.

Dans la soirée, jusqu'à 10h, les rues ont présenté une animation extraordinaire. de nombreux jeunes gens et des "poilus" porteurs de drapeaux ont parcouru les rues en chantantes chansons patriotiques. Quelques personnes avaient illuminé. Les établissements publics regorgeaient de monde. Partout enthousiasme et joie délirante. Les projecteurs des forts croisèrent joyeusement leurs feux dans un ciel remarquablement étoilé et, assez tard, dans la nuit, s'éteignirent les dernières lumières et se dispersèrent les derniers groupes."

P1040258Joie et enthousiasme certes, mais un bilan final de 8 millions de morts, d'invalides et de mutilés !

Ci-contre à gauche : 11 novembre 2014, commémoration de l'armistice aux Glacis.

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