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HUMEURS DES CHAPRAIS
28 octobre 2017

Petite histoire de la stèle de la Résistance, place de la Liberté et commémoration le 1er novembre 2017, à 11h00

Pour la 7° année consécutive, Vivre aux Chaprais a organisé, le mercredi 1er novembre 2017, à 11h00, place de la Liberté, une cérémonie à la mémoire des 24 Résistants tués lors des combats pour la Libération de Besançon.

stele 2017 1

La cérémonie en 2017 : M. Bernard Carré retraçant la vie des trois premiers résistants inscrits sur cette stèle

 

stele résistance 2

stele résistance 3)

L'hommage du Président de la Fédération des Anciens Combattants du Doubs, M. Louis Chevillard

stele resistance

Dépôt de gerbe par le Délégué local du Souvenir Français, M. Michel Stegre

Cérémonie émouvante ce 1er novembre, en présence de nombreux élus et personnalités. Jugez plutôt : M. Jacques Grosperrin, sénateur; madame Michèle De Wilde, députée suppléante de M. Eric Alauzet; madame Odile Faivre Petitjean, vice-présidente du conseil départemental; madame Carine Michel, adjointe au maire de Besançon, le représentant; les adjoints au maire, mesdames Marie Zéhaf, Anne-Sophie Andriantavy et messieurs Nicolas Bodin et Christophe Lime;M. Louis Chevillard président de la fédération des anciens combattants du Doubs;M. René Mussillon, Président de l'aéssociation des Résistants et Familles de Franche-Comté;  M. Jean-Claude Rebière délégué départemental du Souvenir Français; M. Michel Stegre, délégué local du Souvenir Français; M. Jérémy Cholet, chef de cabinet du maire; M. Franck Desgeorges, direction, à la mairie,  des relations avec les usagers.

Sans oublier les représentants des familles de Résistants : madame Nicole Gentine, nièce de M. Roger Pourchet; M. Alain Prêtre, petit fils de Louis Renaudin; M. Christian Mercier neveu de Jean Robert.

Relevons également la présence fidèle de M. Fabien Carriage, porte drapeau du Souvenir Français.

Des fleurs ont été déposées par les représentants de Vivre aux Chaprais, de la fédération des anciens combattants du Doubs, de la section locale du Souvenir Français et, pour les familles par M. Christian Mercier.

M. René Chevillard a chanté, accompagné par les personnes présentes, Le Chant des Partisans puis la Marseillaise.

A noter également qu'à cet hommage aux 24 Résistants, a été associé  un hommage à M. René Gruet, horloger, Résistant, habitant le 24 rue Lanchy,, arrêté le 27 octobre 1943 à son domicile et mort en déportation à Buchenwald le 9 février 1945 : une plaque à sa mémoire a été dévoilée suite à une initiative privée, le 9 septembre 2017, devant son domicile  ( voir notre article paru sur ce blog le 2 septembre 2017).

 L’érection d’une stèle à la mémoire de ces Résistants ne fut pas si simple ! Jugez en plutôt !

Une dizaine de documents, à ce sujet, en particulier les courriers échangés sont conservés aux archives municipales. Même si le dossier n’est pas complet, nous avons pu reconstituer le déroulement passé de ce projet dans ses grandes lignes.

La première démarche officielle concernant ce monument est datée du 12 juillet 1946. Elle émane du Front National pour la Libération et l’Indépendance de la France, section des Chaprais.

Carte_Front-National_1944_recto 3

Quand cette section a-t-elle été créée ? Certainement, sauf erreur de notre part,  aux lendemains de la Libération. Rappelons que cet organisme est à l’initiative,  en 1941, du parti communiste français en vue d’élargir la lutte contre l’occupant. A Besançon, un rapport de police daté du 19 avril 1942, signalait des tracts du Front National collés sur les murs de la ville. Il s’est dissout en 1948.

Voir à ce sujet l’article ci-dessous, paru dans le N° 19 du journal Vivre aux Chaprais, édition spéciale de septembre 1944.

FN article 001

Si le responsable semblait être à Besançon, M. J. Clausse, domicilié aux Quatre Vents,  celui qui mènera le projet à bien était M. René Mussillon, secrétaire de police au commissariat des Chaprais, place de la Liberté (voir sur ce blog  nos articles précédents sur R. Mussillon, en date du 9 septembre 2017 et celui du 7 octobre 2017 pour le poste de police des Chaprais).

Dans ce courrier officiel adressé au Député-maire de Besançon (M. Jean Minjoz), le Front National pour la Libération et l’indépendance de la France faisait part de sa décision  « …d’élever un petit monument à la mémoire des combattants volontaires tombés à la libération de Besançon. »…

FN courrier 12 juillet 2

Et il sollicitait donc « …l’autorisation de faire placer cette pierre place de la Liberté à l’emplacement que vous voudrez bien nous indiquer ».

Il avait bien sûr rappelé que c’est de cette place qu’étaient partis aux  combats, les Résistants regroupés là.

M. Jean Minjoz, à la lecture de ce courrier, donna, par quelques lignes manuscrites, sur le courrier même,   des instructions  à ses services : Voirie n’y a-t-il pas une règlementation propre à ce genre de monument. Se renseigner.

Le 31 juillet 1946, le chef de bureau de la voirie, dans une note manuscrite visée par le directeur des services techniques de la ville précisa les conditions réglementées par une circulaire du ministère de l’intérieur datée du 12 avril 1946.

FN circulaire 12 avril 1 modif

 

FN circulaire 12 avril 2 modif

Aussi prudemment était-il demandé, à la date du 1er août 1946, des instructions à la préfecture par un courrier officiel ; de même, réponse est faite au demandeur, le même jour : il était indiqué que des instructions préfectorales avaient été sollicitées.

Le 10 août 1946, la réponse préfectorale tomba : il n’y avait pas eu de nouvelles instructions autres que celles du mois d’avril et donc il convenait de s’y conformer.

Le 19 août, M. René Mussillon est reçu, à sa demande, par le directeur des services techniques de la ville. Ce dernier rendit compte de cette entrevue dans une note manuscrite datée du 2 septembre 1946.

Il avait alors conseillé à M. Mussillon «... de s’adresser à la Préfecture, seule habilitée à lui délivrer l’autorisation nécessaire…précisant que « …la quantité de matériaux nécessaire à cette mise en œuvre est suffisamment réduite pour que l’esprit de la circulaire se trouve respecté… » Ajoutant : « J’espérais donc que la Préfecture transmettrait la demande avec avis favorable à l’administration centrale.

J’avais suggéré à M. Mussillon d’apposer une simple plaque commémorative en attendant que l’instruction soit terminée mais cela n’a pas paru le satisfaire ».

Après cette entrevue, le 21 août 1946, le Préfet écrivait au Député-maire de Besançon loi disant  qu’il est saisi d’une demande du Front National et tout en citant une circulaire en date du 6 juin 1946, il soulignait l’intérêt « qu’il y aurait à surseoir à la réalisation de projets de cette nature ». Et de préconiser une simple plaque commémorative.

Le 29 août 1946, le Front National qui a reçu copie de cette lettre transmise par la mairie a alors vivement protesté auprès de M. Jean Minjoz et indiquait: « Le comité (des Chaprais) à la majorité absolue maintient son projet».

Aussi le 2 septembre 1946, le Député-maire adressait au Préfet le courrier suivant :

P1020739

 

Le Préfet céda et le 10 septembre suivant, un arrêté préfectoral autorisait le monument projeté tout en précisant ses dimensions.

P1020753

Et c’est ainsi que le 24 octobre 1946,  le Front National pour la Libération et l’Indépendance de la France pouvait annoncer officiellement à M. Jean Minjoz la date de l’inauguration du monument commémoratif le 17 novembre 1946 (la date avait tout d’abord été prévue le 10 novembre, mais il y avait ce jour là, les élections législatives…).

Ce monument a donc été érigé grâce à une souscription publique lancée dès le mois de juin 1944  par le Front National, comme cela est indiqué et gravé dans sa partie inférieure.

stele résistance noms 2

Le lendemain de cette inauguration M. Jean Minjoz reprenant l’invitation officielle qu’il avait reçue, donnait, par note manuscrite,  les instructions suivantes à ses services techniques : « Le monument a été remis à la ville hier, le 17/11/1946. Prendre toutes les dispositions pour en assurer l’entretien. »

Nous pouvons donc constater aujourd’hui, que ce projet réalisé n’a pas été aussi simple que cela à conduire. Et si la raison l’a finalement emportée, les délais nécessaires furent, somme toute, assez courts.

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