L'éclosion d'un coin de banlieue...les Chaprais...
Le 10 mars 1994, le quotidien local L'Est Républicain, consacre une page complète aux Chaprais. Outre l'article publié la semaine dernière à propos des commerces et celui reproduit ci-dessous, deux autres articles sont consacrés au cimetière des Chaprais, à la déesse Flore et à l'association La Chapraisienne.
L’éclosion d’un coin de banlieue
Quartier récent, « Les Chaprais » n’ont vraiment vu le jour qu’avec l’aube du XXe siècle.
Au début du XIXe siècle, le blocus imposé par les Autrichiens avait amené les militaires et en particulier le fameux commandant Lafaille, à imposer des conditions draconiennes aux quartiers périphériques. Ainsi, pour ne pas que les obstacles ne gênent la manœuvre, décidaient-t-ils la disparition des bois, des parcs, mais aussi la démolition de la plupart des somptueuses maisons de campagne appartenant aux bourgeois de la ville et implantées dans le secteur des Chaprais. N’étaient autorisées que les constructions réalisées en bois et torchis !
Il faudra attendre une période située entre 1820 et 1860 pour que renaisse ce coin de banlieue, avec la mise en place du pont de la République, l’installation du cimetière, la construction de l’église Saint-Martin, la création des parcs Micaud et des Glacis, l’édification, en bois, la toute nouvelle gare Viotte…
Le clocher de l'église Saint Martin des Chaprais est un véritable marqueur du quartier
L'ancienne gare Viotte de l'architecte Ducas datait de 1855
Dès lors, le quartier vit à 100 km/h. Les activités s’y multiplient. Une usine, la bonneterie de Druhen, s’installe en 1878 au n° 9de la rue de la Liberté. Elle emploiera jusqu’à 120 ouvrières, les divers ateliers de montres et de lunetterie se multiplient, les jardiniers et maraîchers se regroupent en une véritable caste…
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Du Rizou, célèbre avocat pigeon pour Le Petit Comtois, écrit en 1881 : « les Chaprais qui datent d’hier forment déjà une cité avec son marché, ses grands magasins, ces boutiques, le gaz, l’eau et les trottoirs ».
Un village dans la ville qui se suffit pratiquement à lui-même. Dès le début du siècle, il possède une florissante société de gymnastique, l’Aiglon, sa commune libre avec un maire et des adjoints, ses auberges, son folklore, ses fêtes, son harmonie, son cinéma… en effet, en 1912,1 seul établissement bisontin diffuse la nouvelle invention des frères Lumière, l’Alca Cinéma, 18, Rue des Chaprais, devenu plus tard le Rex.
Une séance scolaire au Rex en mars 1959 (photo B. Faille)
Sources : Mémoirevive, ville de Besançon
JCG